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Les Directeurs Généraux des Services au cœur de l’action territoriale


« Ils sont à la hauteur de ce que le service public attend d’eux » Interview de Pascal FORTOUL, Président de l’Association des Directeurs Généraux de Communautés de France (ADGCF). 1° Les DGS sont en première ligne dans la mise en œuvre des politiques publiques et le soutien à nos concitoyens. Comment gèrent-ils aujourd’hui la crise du COVID-19 ?

Pascal FORTOUL : Les DGS et leurs équipes de direction ont dû s’organiser très rapidement, suite aux mesures décidées par le gouvernement au lendemain du 1er tour des élections municipales et intercommunales. L’enjeu a été double : garantir une continuité des services publics indispensables à la vie de nos concitoyens, même en période de confinement, et mettre en sécurité le personnel. Très vite, les plans de continuité d’activité ont été mis en œuvre (eau, assainissement, déchets, maintien à domicile des personnes âgées, etc.), puis, le télétravail a été massivement organisé pour toutes les fonctions de support. Une étroite relation de coordination s’est établie entre les structures intercommunales et les communes membres, toutes très mobilisées sur les quinze derniers jours. Tous les DGS ont organisé des cellules de crise, qui se réunissent par vidéotransmission, – généralement, tous les jours -, et qui ont pour objectif d’organiser la continuité de certains services et de répondre aux enjeux qui apparaissent quotidiennement. 2° Quel outil avez-vous mis en place au sein de l’ADGCF pour relayer les bonnes pratiques ?

P.F. Nous avons immédiatement mis en place un fil WhatsApp pour permettre aux DGS de notre bureau élargi d’échanger et de partager les pratiques. Nous allons créer un fil dans chaque région pour permettre à tous les DGS d’échanger. Nos collègues ont besoin de s’exprimer et de confronter leurs vécus. Enfin, nos permanents restent accessibles, – même si nos bureaux parisiens sont fermés -, et notre plateforme d’échanges est opérationnelle sur notre site et est gérée au quotidien. Par ailleurs, nous allons publier notre newsletter, désormais tous les 15 jours. Enfin, nous ne sommes pas seuls, puisque l’ADCF de son côté reste à la disposition des communautés adhérentes. 3° Quelles priorités en termes de missions ?

P.F. Les DGS ont donné la priorité aux services fondamentaux du quotidien (eau, assainissement, déchets, accompagnement des publics fragiles…), même parfois en mode « dégradé ». Puis, il a fallu assurer la continuité des services support (RH, Finances, DSI…), grâce au télétravail. Enfin, de multiples initiatives ont pu émerger, grâce à une grosse mobilisation du personnel, en matière économique, de soutien à l’activité agricole ou encore culturelle. Les directions générales ont su à la fois faire preuve d’une vraie priorisation (ce qui est indispensable), d’un maintien du back office et d’une mobilisation du personnel pour faire émerger de nouvelles initiatives, compte-tenu du contexte. 4° Cette crise va-t-elle modifier les rapports entre l’État et les Collectivités territoriales ?

P.F. Difficile d’imaginer le futur, tant la crise est d’ampleur. Chacun, au regard de ses propres convictions, imagine un futur différent… Ce n’est pas la première fois ! Il est clair que, dans cette crise, les collectivités sont, comme le système sanitaire, en première ligne. La mobilisation des agents publics est remarquable, et une fois de plus, on mesure l’importance du bloc local, des 1600 territoires qui composent notre pays. Il sera difficile à l’État de faire comme si rien ne s’était passé, tout comme il devra à nouveau consacrer l’importance du service public, qu’il soit local, hospitalier ou d’Etat. 5° Avez-vous un message à délivrer aux DGS dans cette période ?

P.F. Simplement leur dire ma fierté, car ils sont à la hauteur de ce que le service public attend d’eux, dans de telles périodes. Eux-mêmes peuvent être fiers de la mobilisation de leurs équipes, traduisant la qualité du management mis en œuvre au sein des collectivités territoriales. Je leur souhaite beaucoup de courage pour la suite, – car nous ne sommes pas au bout de cette terrible séquence -, et la capacité à tirer les enseignements de cette période, à l’issue de cette crise sanitaire majeure.

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