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L’attractivité était en effet le premier des paris à gagner


Questions à Stéphan ROSSIGNOL, Maire de La Grande-Motte, Président de l’Agglomération du Pays de l’Or

Les collectivités locales ont été très actives dans la gestion de la crise du Covid-19. Quelles sont aujourd’hui leurs actions dans la relance économique territoriale ?

Elles ont même été en première ligne ! Il faut se rappeler que tous les dispositifs gouvernementaux ont suivi les étages descendants, jusqu’aux maires, chargés de nombreuses responsabilités. L’Etat s’est totalement appuyé sur les collectivités. En matière de relance économique, les collectivités ont agi en même temps que le gouvernement, avec une meilleure connaissance des acteurs économiques de leur territoire. Elles se sont organisées, pour être plus efficaces :

La Région, dont c’est la compétence première a souvent mis en place la méthode de sélection des dossiers et de chemin administratif, mais aussi l’Agglomération du Pays de l’Or, qui a également la compétence développement économique, en lien étroit avec la CCI. Les communes, comme La Grande Motte, ont accompagné, à leur manière, les commerces, donc de nombreux acteurs touristiques, en suspendant les droits de terrasses, par exemple. Comment la crise sanitaire a-t-elle bouleversé l’offre et les pratiques touristiques à La Grande-Motte

La crise sanitaire a bouleversé toute notre méthode travail. On est quasiment partis d’une feuille blanche ! Rappelez –vous, nous avions des informations au compte-goutte. Comment organiser une saison avec seulement quelques semaines de visibilité ? La Ville et l’Office de tourisme ont changé leur fusil d’épaule plusieurs fois, en fonction de ce qui se décidait : visites guidées, concerts, feux d’artifice, cinéma. A cela se sont ajoutées des questions de jauges, affluence ou type d’animations à proposer. Les acteurs professionnels ont été à la même enseigne : quel protocole appliquer? Où se le procurer ? Comment le financer ? Quand pourrai-je ouvrir ?..… Un vrai cauchemar cette préparation de saison.

L’offre en a été bouleversée. Deux exemples :

  • un propriétaire de meublé sur trois a retiré son appartement de l’offre marchande, par crainte sanitaire, et pour s’en garder l’usage.

  • Ou encore : les piscines des résidences que les copropriétés ont décidé de fermer par mesure d’hygiène et d’économie.

Ces deux évènements ont bouleversé le modèle économique des agences locatives. Quels dispositifs avez-vous/allez-vous mettre en place pour accompagner les professionnels du tourisme dans votre ville ?

Les dispositifs sont à ranger en trois familles : -les exonérations de fiscalité locale : occupation du domaine public (droits de terrasses) et autres taxes… -les aides, via des subventions et des prêts à taux zéro de la Région et de l’Agglomération du Pays de l’Or, en plus des aides de l’Etat -les actions pour soutenir l’activité : de grandes campagnes de promotion de la destination, mises en place à différentes échelles (Région et station notamment) par l’Office de Tourisme. Dans quelle mesure avez-vous dû repenser l’attractivité de votre ville ?

L’attractivité était en effet le premier des paris à gagner car, n’oublions pas le contexte : au même moment (juin) toutes les destinations de France (montagne, campagne, littoral, urbain, thermalisme etc..) communiquent sur les mêmes marchés, nationaux principalement. Il fallait en quelque sorte envoyer des messages très forts pour arriver à sauvegarder de l’attractivité. Nous l’avons fait sous deux formes :

  • En adaptant notre offre par des initiatives multiples : nous avons mis le vélo au centre des activités pour la première fois, nous avons lancé une communication graphique remarquable, via des visuels de Monsieur Z, nous avons créé des animations nouvelles ;

  • En faisant preuve d’imagination et de créativité : la plage partagée a fait un ramdam extraordinaire, en France comme à l’étranger. Et c’est ce dont nous avions précisément besoin à ce moment-là : être vus et être identifiés comme créatifs.

Quels atouts La Grande Motte pourrait-elle mettre en avant pour accroître son offre touristique et pallier le manque de touristes étrangers ? Pour bien comprendre le niveau de pénalité que nous affrontons il faut rappeler que La Grande Motte a organisé une grande partie de son économie touristique autour de l’évènementiel : Salon du Multicoque, Nuits d’Or, Carnaval, Salons des vins, tournoi de bridge, compétitions sportives. Ces évènements nous manqueront cruellement cette année dans le bilan final. Mais nous avons des atouts à jouer en effet :

  • un réseau de professionnels très performants, à la tête de très beaux établissements, tous parfaitement resserrés autour de l’Office de Tourisme.

  • une ville parfaitement adaptée aux exigences sanitaires : beaucoup de circulations douces, une ville faite pour le vélo, une trame végétale très dense, protectrice et rassurante, des espaces publics très larges, bref un univers « sain »

  • une grande fidélisation de la clientèle : les usagers de La Grande Motte sont très fans de leur destination, le succès de la marque « LGM » le prouve, et en cas de périodes difficiles, il est toujours important de s’appuyer sur eux ;

  • un bassin de proximité important, pour du tourisme à la journée ;

  • des milliers de résidents secondaires, particulièrement présents cette année : ils sont de vrais clients de la station, on le voit en ce moment, ils représentent une part importante dans la consommation touristique. Nous les associerons de plus en plus, dans l’avenir, à nos stratégies touristiques comme réhabilitation des meublés ;

  • Enfin, c’est très important : notre tourisme d’affaires. Il représente 35 % environ du tourisme à La Grande Motte. Cette pluriactivité est une chance pour nous, ce secteur vient largement soutenir notre économie, dans un tempo idéal : de septembre à juin. La fragilisation de la saison estivale renforce encore son poids stratégique.

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