Deux questions à Jean-Louis Borloo, ancien ministre d’Etat Du Grenelle de l’environnement que vous avez initié, à la Convention citoyenne, l’écologie s’est imposée dans le débat public. Comment concilier en ce début de XXème siècle ces nouvelles pratiques et ces nouveaux usages avec l’idée de croissance ?
L’enjeu est assez simple. Il s’agit de soutenir une croissance décarbonnée puissante et active qui, de toute façon, sera la seule gagnante dans un monde de ressources par ailleurs limitées. C’est donc un avantage compétitif majeur d’aller dans ce sens : réduction des émissions et performances économiques.
L’écologie urbaine s’impose naturellement, car c’est bien sur cet espace que convergent l’ensemble des difficultés liées à l’environnement au sens large : mobilité, isolation, gestion des flux de toutes natures, des déchets… Vous avez été Président du Parti radical. Vous avez écrit dans votre ouvrage « l’Architecte et l’horloger », « le principal défi que nous devons relever : ne pas laisser une crise sociale territoriale se transformer en crise de communauté ». Ne pensez-vous pas que cette phrase soit d’une criante actualité ? Comment réconcilier ces fractures et imaginer plus de justice territoriale ?
Évidemment je le dis et le redis sans cesse depuis des années. Le plan de cohésion sociale, c’était ça. Le plan de rénovation urbaine, c’était aussi cela. Nous devons « refaire nation » et éviter que se concentre dans un certain nombre d’endroits une jeunesse dont les probabilités d’accès à la moyenne des espoirs que doit offrir la République, soit trop élevées, voire inaccessibles.
Je suis absolument convaincu de ce point et c’est la raison pour laquelle j’avais proposé dans les 19 programmes remis au Président de la République, – qui avaient été concertés avec les départements, les régions, les agglomérations, les partenaires sociaux -, une cour d’équité territoriale qui permet d’évaluer en permanence les écarts d’espoir, de conditions de réussites, selon les différentes parties de notre territoire.
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